http://revuenipatrienifrontieres.blogspot.fr/2013/05/pseudo-gourou-et-authentique.html
Pour toute personne ayant assisté à la première apparition publique de Hardy, le dirigeant historique de LO, devant un parterre de militants et de sympathisants à la Mutualité en 1973, les choses étaient claires dès le départ. Avec sa franchise habituelle, il expliqua l’objectif de l’organisation : certes, Arlette n’était pas une intellectuelle « brillante », qui avait l’habitude de parader dans les salons parisiens, mais elle était une camarade dont tous les militants présents pouvaient être « fiers », une femme, une travailleuse qui offrirait une excellente image du groupe. Ainsi naquit la « porte-parole » de Lutte Ouvrière.
Les années passant, et le poids médiatique et électoral d’Arlette Laguiller augmentant, Arlette et Hardy, et tout LO avec eux, se trouvèrent prisonniers d’un mythe dont ils n’avaient sans doute pas pesé toutes les conséquences. Tous les éditoriaux du journal et des bulletins d’entreprise, tous les communiqués de presse étaient signés Arlette, alors qu’ils étaient écrits par des militants différents et réécrits collectivement, pratique parfaitement normale et qu’une organisation révolutionnaire n’a aucune raison de cacher. Après tout, les trotskystes sont pour la direction collégiale et le travail collectif, non ?
Certes, Arlette Laguiller était parfaitement capable d’écrire elle-même ces textes mais elle ne pouvait pas être partout à la fois. Rappelons qu’à l’époque elle travaillait encore au Crédit Lyonnais et exerçait des responsabilités syndicales. Même des dirigeants de LO connus publiquement, comme par exemple ceux qui prenaient la parole régulièrement à la Mutualité depuis des années, disparaissaient totalement derrière Arlette Laguiller au risque de laisser croire que la porte-parole était une sorte de deus ex machina.
Et évidemment le jour où un journaliste découvrit qu’un des dirigeants les plus anciens de LO (Hardy) avait fondé trois entreprises de formation pour caser quelques cadres de l’organisation, et après que certains bulletins intérieurs se furent mis à circuler publiquement, le « pot-aux-roses » fut dévoilé. Il était facile de présenter Arlette comme la prétendue « potiche » de Hardy. Mais à qui la faute ?